Qu'est-ce que Fish-Parasites ?

Interview de Cécile-Marie Aliouat et Gabriela Certad

 

Quel est le but du programme FISH-PARASITE ?

L’objectif du projet Fish-Parasites financé par l’ANR (coordonné par Eduardo Dei-Cas et Cécile-Marie Aliouat) est d’étudier la prévalence des parasites de poisson et leur impact potentiel sur la santé des consommateurs ainsi que sur la qualité des produits alimentaires provenant de la filière pêche.

Ce programme de recherche, coordonné par l’équipe Biologie et diversité des pathogènes eucaryotes émergents (BDPEE-CIIL-Institut Pasteur de Lille) dirigée par Eric Viscogliosi vise tout d’abord à réaliser, pour la première fois, un état des lieux de la prévalence des parasites dans les espèces de poissons de mer et d'eau douce les plus communément consommées en France. Pour cela, des échantillonnages à terre et en mer sont réalisés notamment avec le concours de l’IFREMER (Nantes), l’ANSES (Boulogne s/mer et Maisons-Alfort), la Plate-Forme d'Innovations Nouvelles Vagues (Boulogne s/mer) et l'Université Paris Descartes-hôpital Cochin, partenaires du projet. Les parasites prélevés sont identifiés, en fonction des groupes zoologiques auxquels ils appartiennent par les spécialistes des différentes équipes partenaires du réseau (protistes et organismes proches par l’équipe BDPEE, cestodes par le laboratoire de Parasitologie de l'Hôpital Cochin, Université Paris-Descartes, et nématodes par les laboratoires de l’IFREMER, de l'ANSES Boulogne/mer et de Parasitologie de l'Université 'La Sapienza' à Rome).

Un autre axe du projet vise à mettre en oeuvre une méthode automatisée de reconnaissance, par analyse d’image, des larves de parasites dans les filets de poisson. Le prototype est réalisé par le laboratoire LASMEA (Université Pascal, CNRS, UMR6603, Clermont-Ferrand) et sera implémenté dans les lignes de production industrielle par la société ARBOR Technologies (Landévant).

Le troisième axe du projet concerne la formation des opérateurs de la filière et de la distribution, des professionnels en charge de l'identification du danger, de l'évaluation des risques, et celle d'autres professionnels intéressés par la thématique, comme les journalistes scientifiques. Cette formation, qui apporte les outils théoriques et pratiques nécessaires à la détection et à l'identification des parasites sur les produits aquatiques, est organisée à l’Institut Pasteur de Lille et animée par les différents partenaires du projet.

En quoi consiste votre travail à bord ?

Nous embarquons sur des bateaux océanographiques de l’IFREMER afin de prélever des poissons qui appartiennent à une liste d’espèces ciblées et considérées comme prioritaires selon la fréquence de leur consommation en France métropolitaine. Notre travail à bord consiste à inspecter minutieusement les poissons échantillonnés afin de rechercher des parasites externes (branchies, peau, etc.), des parasites internes (cavité viscérale, tractus digestif, gonades, etc.) ou des parasites provoquant des lésions visibles sur différents organes. Les parasites sont ensuite recueillis dans diverses solutions de préservation en fonction des techniques d’identification morphologiques ou moléculaires pratiquées ultérieurement dans les laboratoires partenaires. Certains organes du poisson sont également préservés en vue d’études histologiques. Les filets du poisson sont cryopréservés à bord afin de rechercher par la suite des parasites présents dans la chair.

Quel a été précédemment et quel sera votre travail sur ce programme de retour à terre ?

Le travail préalable à l’échantillonnage proprement dit a été l’établissement de la liste des espèces de poisson à échantillonner en priorité (risk ranking). Quinze espèces ont été sélectionnées en fonction de leur fréquence de consommation et des données parcellaires relevées dans la littérature quant à la prévalence des parasites. Cette liste a été établie grâce aux statisticiens de l'ANSES (Maisons-Alfort). Lorsque nous débarquerons, notre tâche principale sera d’identifier les parasites collectés, de renseigner la banque de données PARAFISH qui a été spécialement créée pour le projet et enfin d’analyser toutes les données afin de pouvoir dégager des prévalences parasitaires en fonction de l’espèce de poisson, de la zone géographique et/ou de la saison.

Connectez-vous pour commenter
Back to top